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Le risque que le virus mpox passe d’un animal de compagnie à la faune sauvage reste limité hors d’Afrique

La mpox est une zoonose : issue du monde animal, elle se transmet aux humains au détour de contacts sporadiques dans la brousse dans les pays africains, où elle est endémique. Mais se pourrait-il que le virus fasse le chemin inverse et passe, au gré d’une épidémie, des humains à leurs animaux de compagnie ? Le risque, encore théorique, est pris au sérieux par les autorités sanitaires.
Depuis le début de l’année, la maladie mpox, qui provoque notamment l’apparition de lésions cutanées sur le corps, a causé au moins 19 000 cas et 548 morts sur le continent africain. Et particulièrement en République démocratique du Congo, considérée comme l’épicentre de l’épidémie actuelle.
Une première vague importante de contaminations avait en effet déjà touché de nombreux pays, y compris hors d’Afrique, en 2022-2023. A partir d’un premier cas de mpox, importé par un voyageur en provenance du Nigeria, le virus avait entraîné quelque 90 000 cas dans plus de soixante-quinze pays.
L’épidémie actuelle, qui a débuté en 2023, a été provoquée par une autre version du virus monkeypox, ce qu’on appelle un clade. En l’occurrence, le clade 1b. Dans cette vidéo, nous faisons le point sur ce que l’on sait de ce virus et de cette maladie. Comment se transmet-il ? Quelles sont les différentes phases de la maladie ? Est-elle mortelle ? Peut-on la soigner ?
Et si vous voulez en savoir plus sur le sujet, nous vous renvoyons au décryptage ci-dessous.
Les vidéos explicatives qui composent la série « Comprendre en trois minutes » sont produites par le service Vidéos verticales du Monde. Diffusées en premier lieu sur les plates-formes telles que TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook, elles ont pour objectif de remettre en contexte les grands événements dans un format court et de rendre l’actualité accessible à tous.
Dans la plupart des pays, il est en effet recommandé aux malades de la mpox d’éviter au maximum les contacts avec leurs animaux, voire de les faire garder dans un autre lieu que celui où ils se sont isolés, comme aux Etats-Unis. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), préconise, « avant chaque contact avec son animal », de se laver les mains, puis de porter des gants et un masque à usage unique. « C’est avant tout une question d’hygiène, nous avions fait le même type de recommandations pendant la pandémie de Covid-19 », souligne Florence Etoré, cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés au bien-être, à la santé et à l’alimentation des animaux, et aux vecteurs de l’Anses.
Pourquoi tant de précautions ? L’enjeu est d’éviter à tout prix que le virus passe d’un animal de compagnie à la faune sauvage. S’il s’installait sur le long terme parmi des espèces communes en zone tempérée, il deviendrait alors très compliqué, voire impossible, de se débarrasser de cette maladie. Si l’éradication de la variole a été rendue possible par la vaccination de masse, c’est uniquement parce que cette maladie se transmet exclusivement entre humains. La mpox n’est pour le moment endémique – ce qui signifie que les contaminations sont possibles en permanence – que dans une partie du continent africain. L’enjeu est qu’elle ne se propage pas au-delà sur le long terme.
Les éléments dont on dispose aujourd’hui pour estimer cette probabilité sont assez faibles. En juin 2022, pour la première fois, des infectiologues et virologues de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, ont étudié un cas de transmission du virus monkeypox d’un couple d’hommes à leur chien. Les tests ont montré que le virus identifié dans les échantillons d’un des patients était identique à celui provenant de lésions cutanées de l’animal. Mais les chercheurs sont prudents : « Si le chien était bien porteur du virus, il n’a pour autant pas développé la maladie », a mis en garde l’Anses quelques mois plus tard, en octobre 2022. Les experts concluent dans un rapport que les chiens pourraient, au minimum, présenter un « portage cutané de faible intensité et de durée limitée », ce qui signifie que le virus pourrait être présent dans des plaies ou pustules externes (non provoquées par la maladie) sans pour autant contaminer l’animal. Un cas similaire avait été identifié au Brésil en août 2022.
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